El Gouna Film Festival 2025 : L’Orient du cinéma entre éclat et conscience
La huitième édition du Festival du film d’El Gouna s’est tenue du 16 au 24 octobre 2025 sur les rives de la mer Rouge, dans la station balnéaire égyptienne devenue en quelques années un carrefour incontournable du cinéma arabe et international. Cette édition a confirmé la place d’El Gouna comme l’un des rendez-vous culturels les plus dynamiques du monde arabe, mêlant glamour, réflexion sociale et ouverture au monde.
Cette année, près de soixante-dix films de fiction, documentaires et courts-métrages ont été présentés dans les différentes sections du festival. La sélection, audacieuse et exigeante, a privilégié les récits profondément humains : histoires d’exil, de mémoire, de corruption, de justice ou d’amour. Le cinéma y apparaît non pas comme une simple industrie du divertissement, mais comme un espace de dialogue et de résistance poétique.
Le festival s’est distingué également par un engagement clair envers les causes sociales. En partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial (WFP) en Égypte, l’édition 2025 a mis en avant le thème de la sécurité alimentaire et de la dignité humaine. Des installations artistiques, des tables rondes et un marathon caritatif ont illustré cette volonté de faire du cinéma un instrument de sensibilisation et d’action.
L’un des moments les plus forts du festival fut l’hommage rendu à l’actrice égyptienne Yousra pour l’ensemble de sa carrière, saluée comme une icône du cinéma arabe moderne. La présence de la star hollywoodienne Cate Blanchett a apporté à l’événement une dimension internationale, confirmant la vocation du festival à tisser des liens entre l’Orient et l’Occident.
Mais au-delà des tapis rouges et des flashs, El Gouna a cette année encore affirmé une identité singulière : celle d’un festival arabe tourné vers le monde, ancré dans sa culture mais ouvert à l’universalité. La section « Window on Palestine » a offert au public une occasion rare d’écouter des voix palestiniennes indépendantes, rappelant que l’art, lorsqu’il est sincère, demeure un espace de liberté.
Le Festival d’El Gouna 2025 s’impose ainsi comme une métaphore du cinéma oriental contemporain : élégant, inquiet, généreux et profondément humain. À travers lui, le monde arabe projette au monde une image faite de diversité, de créativité et de modernité.
Pour une revue française telle que PO4OR – Portail de l’Orient, cet événement représente un terrain d’expression privilégié : un lieu où se rencontrent les cultures, où se racontent les visages, et où l’art devient passerelle entre les peuples. C’est là, dans cette lumière de la mer Rouge, que l’on mesure combien le cinéma reste l’un des derniers langages universels capables de relier Paris, Le Caire et Beyrouth dans un même souffle.