Elie Saab Quand la haute couture libanaise parle français
Dans l’univers feutré de la haute couture, rares sont ceux qui parviennent à transformer un rêve oriental en langage universel.
Elie Saab, lui, l’a fait.
Né à Beyrouth, façonné par la Méditerranée, révélé à Paris, il est devenu le symbole d’une élégance sans frontière — celle où la dentelle du Levant épouse la rigueur française pour créer une beauté qui parle toutes les langues.
Un enfant de Beyrouth, adopté par Paris
C’est dans les ruelles d’Achrafieh qu’Elie Saab découvre très jeune son goût pour la couture.
À douze ans, il confectionne ses premières robes pour ses sœurs, en taillant dans les rideaux de la maison familiale.
Quelques années plus tard, le monde entier parlera de ce jeune Libanais qui fit de la féminité un art, et du rêve, une discipline.
Mais c’est Paris, capitale des arts et du style, qui lui a offert la scène la plus prestigieuse : celle de la haute couture française.
En 2003, il devient membre invité de la Chambre Syndicale de la Haute Couture — un honneur réservé à l’élite mondiale.
Depuis, son nom figure chaque saison dans les calendriers officiels de la mode parisienne, aux côtés de Dior, Chanel et Valentino.
L’Orient comme lumière, la France comme langage
Ce qui distingue Elie Saab, ce n’est pas seulement la beauté de ses créations, mais la poésie culturelle qu’elles portent.
Ses robes ne se contentent pas d’habiller les femmes ; elles racontent des histoires — de soie, de pierres précieuses et de lumière.
Elles portent la mémoire d’un Orient raffiné et la structure d’un esprit français exigeant.
Chez lui, chaque fil est un dialogue :
le tulle venu de Lyon se mêle aux broderies de Beyrouth,
le regard parisien du détail rencontre la sensualité levantine du mouvement.
C’est cette union subtile qui a séduit les plus grands : de Beyoncé à Julia Roberts, de Reine Rania à Halle Berry, toutes ont porté un jour la griffe Saab comme une déclaration d’universalité.
Paris, son deuxième souffle
L’atelier parisien d’Elie Saab, situé dans le VIIIᵉ arrondissement, n’est pas seulement un lieu de création — c’est un sanctuaire où se rencontrent la rigueur française et la chaleur libanaise.
Chaque collection y est pensée comme un poème visuel.
Dans le silence blanc de l’atelier, on entend presque le bruit des vagues de Beyrouth et le murmure des boulevards parisiens.
Il y a chez Elie Saab une fidélité rare : à sa ville natale, qu’il n’a jamais reniée ; et à la France, qu’il considère comme la patrie naturelle du raffinement.
Il ne cherche pas à “paraître français”, mais à parler la langue française de la beauté, avec un accent oriental qui en fait toute la singularité.
Un ambassadeur culturel avant tout
Au-delà de la mode, Elie Saab est devenu un passeur de culture.
Il a formé des générations de créateurs libanais, a contribué à l’essor de Beyrouth comme capitale régionale du design,
et a multiplié les collaborations avec la France — des parfums fabriqués à Grasse, des partenariats avec L’Oréal, et une présence constante sur les tapis rouges de Cannes.
Chaque apparition de ses robes sur les marches du Palais des Festivals est un hommage à ce mariage franco-libanais qui continue de réenchanter la mode mondiale.
L’art de l’équilibre
Dans un monde où la mode court souvent après la provocation, Elie Saab choisit la mesure, la lumière, la grâce.
Ses créations ne crient jamais — elles chuchotent, elles captivent, elles durent.
C’est là tout l’esprit de la haute couture française, mais avec cette âme orientale qui transforme chaque silhouette en poème.
Et peut-être est-ce là, justement, le secret de sa réussite :
avoir su faire de la beauté une langue commune,
où Paris et Beyrouth dansent ensemble,
sous le même ciel d’élégance.
Texte : Bureau de Paris – PO4OR
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