Le cinéma iranien à Cannes – Le souffle de l’Orient sur la Croisette

Un film minimaliste, une méditation sur la mort et la dignité humaine. Cette œuvre reçut la Palme d’Or en 1997, ouvrant la voie à une génération de cinéastes iraniens capables de transformer la contrainte en liberté artistique.

Le cinéma iranien à Cannes – Le souffle de l’Orient sur la Croisette

Sous le ciel méditerranéen de Cannes, chaque printemps, le tapis rouge devient une scène du monde.
Et parmi les voix venues de loin, celle du cinéma iranien résonne avec une intensité singulière.
Une voix faite de silences, de regards et de vérités simples — une poésie filmée qui, depuis plus de trois décennies, fascine la Croisette et rappelle que l’art peut encore être un acte de résistance douce.

Un héritage de vérité et de lumière

Tout a commencé dans les années 1990, lorsque Abbas Kiarostami présenta à Cannes Taste of Cherry.
Un film minimaliste, une méditation sur la mort et la dignité humaine.
Cette œuvre reçut la Palme d’Or en 1997, ouvrant la voie à une génération de cinéastes iraniens capables de transformer la contrainte en liberté artistique.

Depuis, les noms de Jafar Panahi, Asghar Farhadi, Mohammad Rasoulof ou Majid Majidi incarnent la vitalité d’un cinéma qui dit l’essentiel sans jamais hausser la voix.
Leur force réside dans la simplicité : un enfant qui marche, une mère qui attend, un silence qui pèse plus que les mots.

2025 – La Palme d’Or d’un retour espéré

Lors de l’édition 2025 du Festival de Cannes, le réalisateur Jafar Panahi a bouleversé la Croisette avec son film It Was Just an Accident.
Tourné dans des conditions presque clandestines, ce long métrage a remporté la Palme d’Or, symbole éclatant d’une création libre malgré les murs.

Panahi, interdit de quitter son pays depuis des années, a vu son œuvre portée à l’écran par une équipe franco-iranienne.
Le film, à la fois intime et politique, interroge le hasard et la responsabilité, la peur et la tendresse — des thèmes universels, traités avec la retenue qui caractérise le grand art persan.

L’art comme passerelle entre les mondes

À Cannes, les films iraniens ne sont pas de simples curiosités venues d’ailleurs.
Ils incarnent un dialogue entre deux sensibilités, entre la spiritualité de l’Orient et le regard critique de l’Occident.
Les spectateurs français y découvrent un autre rythme, une autre respiration : celle du temps qui passe lentement, de la beauté qui se cache dans le détail.

Ce dialogue silencieux est au cœur de la magie cannoise :
la poésie persane s’y mêle à la philosophie française, les ruelles de Téhéran répondent aux terrasses de Paris.
Chaque projection devient un échange, une passerelle de sens et d’émotion.

Une reconnaissance durable

Depuis plus de vingt ans, le Festival de Cannes rend hommage aux cinéastes iraniens :

  • Abbas Kiarostami (Palme d’Or 1997)
  • Asghar Farhadi (Prix du scénario 2016 pour Le Client)
  • Mohammad Rasoulof (Un Certain Regard 2017)
  • Jafar Panahi (Palme d’Or 2025)

Ces distinctions ne sont pas de simples trophées.
Elles consacrent une vision du monde, une manière de filmer la vérité humaine sans artifice, une fidélité à la beauté comme forme d’honnêteté.

Un cinéma du silence et de la conscience

Le cinéma iranien n’a pas besoin d’effets spéciaux pour émouvoir.
Ses héros sont ordinaires, ses décors familiers, mais son émotion est universelle.
Il s’adresse au cœur plus qu’aux yeux.
Chaque plan devient une prière, chaque regard, une question sur la liberté.

Dans un monde saturé de bruit et d’images, ces films rappellent la valeur du silence.
Ils nous réapprennent à écouter — le vent, le temps, et ce qu’il reste d’humain en chacun de nous.

Le message de Cannes

À travers la reconnaissance du cinéma iranien, Cannes célèbre bien plus qu’un pays :
elle salue la capacité de l’art à franchir les frontières, à unir ce que les politiques séparent.
Entre Téhéran et la Croisette, il y a désormais une passerelle invisible — faite de lumière, de courage et de beauté.

Car le vrai cinéma n’a pas de passeport.
Il parle la langue universelle du regard.


Texte : Bureau de Dubaï – PO4OR
Portail de l’Orient, Paris & Dubaï

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