Nizar Kabbani : l’amour comme langue universelle

Nizar Kabbani : l’amour comme langue universelle

Chapeau :
Poète de l’amour et de la liberté, Nizar Kabbani demeure l’une des voix arabes les plus lues et les plus traduites en France.
Entre sensualité, révolte et tendresse, il a fait de la poésie un art de vivre, un miroir où l’Orient se regarde sans voile.
Sa parole, simple et ardente, continue d’émouvoir les consciences et d’unir les cœurs.


Dans l’imaginaire français, Nizar Kabbani occupe une place unique.
Poète syrien né à Damas en 1923, il fut diplomate avant d’être l’ambassadeur d’une émotion universelle.
Ses poèmes, traduits dès les années soixante, ont séduit la France par leur audace, leur clarté et leur humanisme.
On y retrouve le souffle de Prévert, la douceur de Verlaine, mais aussi l’incandescence d’un Orient qui parle d’amour pour mieux parler de liberté.

À Paris, au Caire, à Beyrouth, ses vers résonnent comme des confidences murmurées.
Kabbani n’écrit pas pour séduire, mais pour libérer.
Il rend la femme visible, la nomme, l’écoute, la célèbre — non comme symbole, mais comme vérité.
Ses poèmes sur l’amour, le corps, la tendresse, ont bouleversé la tradition poétique arabe et inspiré plusieurs générations de lecteurs et d’artistes francophones.

En France, les éditions Actes Sud et Albin Michel ont publié ses recueils dans des traductions saluées pour leur fidélité musicale.
Les critiques du Monde des Livres et de Libération ont souvent noté cette alliance rare entre le romantisme et la subversion :
chez Nizar, la rose cache une révolution.
Il ne s’agissait pas seulement d’amour charnel, mais d’un cri contre les murs du silence et du pouvoir.

Sa relation avec la culture française fut naturelle.
Comme Baudelaire ou Aragon, il a vu dans la poésie une arme douce — celle qui déchire les certitudes et dévoile la beauté sous la censure.
Ses mots ont traversé les langues parce qu’ils parlent une vérité simple : l’amour comme espace de résistance.
À l’heure où la parole se fragmente, Nizar Kabbani nous rappelle que le poème peut encore unir, consoler, et redonner foi en la tendresse humaine.

Nizar est mort à Londres en 1998, mais sa voix n’a jamais quitté Beyrouth ni Paris.
Ses recueils continuent d’être lus dans les universités françaises, ses vers repris dans les concerts, les lectures publiques, les expositions.
Car il n’était pas seulement le poète de la femme, mais celui de la dignité, de la beauté, et du courage d’aimer dans un monde blessé.

Dans la vision de PO4OR – Portail de l’Orient, Nizar Kabbani reste le témoin d’un Orient lumineux, capable d’émouvoir sans expliquer, d’enseigner sans imposer.
Il a donné à la langue arabe la transparence d’un chant et à la poésie universelle un accent de vérité.


Rédaction PO4OR – Portail de l’Orient, Paris

Éditorial :
Cet article s’inscrit dans le dossier spécial « Les voix de l’Orient contemporain »,
une série publiée par PO4OR – Portail de l’Orient consacrée aux figures qui ont façonné le dialogue entre l’art, la mémoire et la liberté dans le monde arabe.
À travers ces portraits, la revue rend hommage à ceux qui ont su faire de la création un langage d’unité et d’espérance.


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