Zuhair Murad : entre Beyrouth et Paris, l’éclat d’un couturier qui a redessiné la haute couture mondiale

Zuhair Murad : entre Beyrouth et Paris, l’éclat d’un couturier qui a redessiné la haute couture mondiale

Il suffit d’un nom, d’une silhouette, d’un drapé. Le style de Zuhair Murad se reconnaît avant même de lire l’étiquette. Une signature née à Beyrouth, façonnée par l’audace du Levant, mais qui a trouvé à Paris un terrain d’expression unique : celui de la haute couture. Depuis plus de vingt ans, le créateur libanais occupe dans la capitale française une place singulière, à mi-chemin entre la tradition de l’élégance parisienne et l’imaginaire opulent du monde arabe.

Son histoire avec Paris n’a rien d’un épisode ponctuel. C’est une relation de longue durée, faite de fidélité, de respect et d’évidence. À chaque saison, il y revient pour présenter ses collections couture, porté par une maîtrise du geste et un sens du spectacle qui séduisent autant les professionnels que les icônes de la mode. Dans les salons où la haute couture s’écrit depuis des générations, il impose une présence qui ne cherche pas à imiter, mais à élargir les lignes du luxe contemporain.

L’esthétique de Murad trouve dans Paris un écrin naturel. Ici, la précision des broderies rencontre l’exigence millimétrée des ateliers français. Ici, les silhouettes sculpturales s’entourent de cette lumière qui ne trahit rien. Dans ses défilés, la ville devient partenaire silencieuse : elle accueille la démesure juste, le glamour assumé, la féminité souveraine. Ce dialogue entre Beyrouth et Paris crée une langue commune, une grammaire du raffinement qui n’appartient qu’à lui.

Il serait réducteur de considérer Paris comme un simple lieu d’exposition. La capitale culturelle du monde a joué pour Murad le rôle d’un accélérateur. Les magazines français ont rapidement compris la force de sa vision. Vogue, Elle, Madame Figaro, L’Officiel : tous ont ouvert leurs pages à ses créations, fascinés par leur capacité à conjuguer sensualité, puissance et rigueur. Paris a toujours aimé les couturiers capables de faire rêver ; Murad fait plus que cela. Il fait scintiller.

Les actrices et modèles qui portent ses créations ne choisissent pas un simple vêtement. Elles choisissent un langage. Sur les tapis rouges parisiens, hollywoodiens ou internationaux, ses pièces deviennent un événement. La robe se transforme en image, l’image en symbole. De Cannes à Paris Fashion Week, le nom de Zuhair Murad revient comme une évidence : celle d’un créateur dont la vision dépasse les frontières.

Si les racines de Murad sont profondément ancrées dans la culture arabe, son travail parle avec la fluidité d’un langage global. Cette double appartenance lui permet de dessiner une mode qui n’efface rien, mais qui superpose, assemble, réinvente. Dans ses ateliers, l’Orient n’est pas un décor. Il est une mémoire sensible. Et la France n’est pas une destination. Elle est une seconde maison où cette mémoire peut se transformer en couture.

La rencontre entre les deux mondes ne se fait ni dans la nostalgie ni dans l’exotisme. Elle se fait dans le geste. Dans la patience des brodeuses. Dans la rigueur des patronniers. Dans cette manière d’envelopper le corps d’une lumière précise. Murad ne cherche jamais à opposer Paris et Beyrouth. Il préfère les relier, créer entre elles un pont où se croisent sophistication parisienne et flamboyance orientale.

Lors des grandes soirées de la mode, Paris observe ce couturier venu du Levant comme un acteur majeur de son paysage créatif. À chaque show, il réaffirme sa place : celle d’un créateur qui connaît les codes sans jamais s’y emprisonner. Ses robes jouent avec les volumes, flirtent avec la transparence, sculptent la silhouette d’une femme moderne qui assume la force autant que la grâce.

En 2025, son sacre au Fashion Trust Arabia Prize à Doha consacre davantage cette position intermédiaire : un créateur capable d’incarner la mode arabe au niveau international tout en restant parfaitement intégré dans le cercle parisien de la haute couture. Son influence est désormais double : il élève la mode orientale vers un horizon global, et il apporte à Paris une énergie nouvelle, plus audacieuse, plus libre.

La réussite de Murad en France n’est pas le fruit d’un phénomène médiatique. C’est le résultat d’un travail obstiné. Il s’est imposé non par rupture, mais par constance. Non par provocation, mais par élégance. Non par stratégie, mais par talent. Et ce talent parle aujourd’hui une langue universelle.

Entre Beyrouth et Paris, il a tracé une route lumineuse. Une route faite d’éclats, de gestes précis, d’instants où le vêtement devient architecture et poésie. Murad appartient désormais à cette catégorie rare de créateurs qui ne suivent pas les tendances, mais les fondent. Il est l’un des ponts les plus visibles entre le monde arabe et l’excellence française.

Paris continue de l’accueillir, saison après saison, comme l’un de ses fils adoptifs. Et de Beyrouth à la capitale française, ses créations poursuivent la même ambition : offrir à la mode une forme de beauté qui ne s’explique pas, mais qui s’impose.

Rédaction et édition : Bureau Général – Paris
PO4OR – Portail de l’Orient

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