Après Dubaï, Riyad et Marrakech, le film Les Six peut-il conquérir Paris et le public européen ?

Après Dubaï, Riyad et Marrakech, le film Les Six peut-il conquérir Paris et le public européen ?
Le film Les Six, après Dubaï, Riyad et Marrakech, aux portes de Paris ? Quand le cinéma arabe interpelle l’Europe

Après un parcours remarqué dans plusieurs capitales culturelles du monde arabe, Les Six s’impose progressivement comme l’un des films arabes les plus discutés de la saison. Présenté à Dubaï, projeté à Riyad et sélectionné dans le cadre du Festival International du Film de Marrakech, le long métrage suscite désormais une question centrale dans les cercles cinéphiles et professionnels : Paris sera-t-elle la prochaine étape naturelle de son itinéraire international ?

Porté par Mina Zaki dans l’un de ses rôles les plus intenses, Les Six n’est pas un film conçu pour la consommation rapide. Il s’inscrit dans une démarche plus exigeante, où la narration humaine, la profondeur psychologique et la mise en scène épurée prennent le pas sur les effets spectaculaires. Ce positionnement explique en grande partie l’intérêt qu’il suscite dans les festivals et auprès d’un public sensible au cinéma d’auteur.

Lors de ses récentes apparitions médiatiques, Mina Zaki a souligné que le film aborde la figure de la mère non pas comme un archétype figé, mais comme un être traversé par des contradictions, des failles et une humanité complexe. Une approche qui trouve un écho particulier dans les cinématographies européennes, et notamment françaises, où la question de l’intime et du regard social occupe une place centrale.

Le Festival de Marrakech a constitué une étape déterminante. Sa réputation de passerelle entre le cinéma du Sud et les circuits internationaux en fait souvent un tremplin vers l’Europe. De nombreux films arabes ayant transité par Marrakech ont ensuite trouvé leur chemin vers Paris, que ce soit à travers des projections spéciales, des festivals spécialisés ou une distribution ciblée en salles d’art et d’essai.

Paris, justement, demeure un espace stratégique pour ce type d’œuvre. La capitale française entretient une relation historique avec le cinéma arabe, nourrie par une tradition critique exigeante, un réseau dense de salles indépendantes et un public habitué aux récits venus d’ailleurs. Des manifestations comme le Festival du Film Arabe de Fameck, les Journées Cinématographiques d’Arte ou encore les programmations de l’Institut du Monde Arabe constituent autant de portes d’entrée possibles.

À ce stade, aucune annonce officielle n’a encore confirmé une projection parisienne imminente. Toutefois, plusieurs indicateurs plaident en faveur d’une arrivée prochaine. La trajectoire festivalisée du film, l’intérêt médiatique qu’il suscite, ainsi que la reconnaissance critique de Mina Zaki en tant qu’actrice capable de porter des rôles complexes, correspondent aux critères généralement recherchés par les programmateurs français.

Sur le plan esthétique, Les Six dialogue avec une sensibilité cinématographique que Paris connaît bien. Le travail sur les décors, la sobriété des costumes et l’attention portée aux détails du quotidien contribuent à créer un univers crédible et profondément humain. Autant d’éléments qui renforcent la lisibilité du film auprès d’un public non arabe, sans jamais trahir son ancrage culturel.

L’enjeu parisien dépasse toutefois la simple projection. Une présentation à Paris offrirait au film une visibilité critique accrue, une confrontation avec la presse spécialisée européenne et, potentiellement, une reconnaissance institutionnelle plus large. Pour Mina Zaki, ce serait également l’occasion de consolider une image d’actrice engagée dans un cinéma de sens, au-delà des frontières nationales.

En définitive, si Paris n’a pas encore officiellement ouvert ses écrans à Les Six, tout indique que la capitale française représente une suite logique à son parcours. Dans un contexte où le cinéma arabe contemporain cherche à élargir son dialogue avec l’Europe, Les Six possède les qualités nécessaires pour s’inscrire dans cette dynamique. La question n’est peut-être plus de savoir si le film arrivera à Paris, mais quand et dans quel cadre.

Rédaction : Bureau de Paris – PO4OR

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