Festival International du Film de Marrakech 2025 : une ouverture qui affirme la maturité d’un rendez-vous devenu essentiel

Marrakech a célébré l’ouverture de la vingt-deuxième édition de son festival international du film dans une atmosphère qui mêlait élégance, émotion et curiosité. Dès l’entrée dans le Palais des Congrès, le public a senti qu’il assistait à un moment fort de la saison culturelle. La ville, qui se transforme chaque année en une scène ouverte sur le monde, a offert une cérémonie d’ouverture à la hauteur de son rayonnement.
Le président du jury, le cinéaste sud-coréen Bong Joon-ho, a inauguré la soirée entouré d’une équipe artistique d’une remarquable diversité. On retrouvait la comédienne américaine Jenna Ortega, la britannique Anya Taylor-Joy, la réalisatrice française Julia Ducournau, la scénariste et cinéaste Celine Song, le réalisateur brésilien Karim Aïnouz, le cinéaste marocain Hakim Belabbes et l’acteur iranien Payman Maadi. Ce rassemblement d’artistes venus d’horizons très différents donne immédiatement le ton d’une édition tournée vers l’échange et la pluralité.
La sélection officielle réunit treize longs-métrages. Ce sont pour la plupart des premières ou secondes œuvres, un choix qui confirme l’attention du festival envers les nouvelles écritures. Les films interrogent des thèmes actuels et sensibles comme l’exil, les identités en mouvement, les fractures sociales ou les liens familiaux. Certains adoptent un registre intime, d’autres explorent des paysages politiques ou historiques. L’ensemble compose une cartographie vivante du cinéma mondial émergent.
La cérémonie a été marquée par plusieurs hommages qui ont donné une dimension particulière à cette soirée. Jodie Foster, actrice et réalisatrice majeure du cinéma américain, a reçu une Étoile d’or saluant une carrière exceptionnelle. Bong Joon-ho lui a remis la distinction et un message vidéo de Martin Scorsese est venu rappeler l’admiration que lui porte la profession. L’émotion était palpable, le public ayant conscience de participer à un moment rare.
Le festival a ensuite honoré l’acteur égyptien Hussein Fahmi pour l’ensemble de son parcours. Yousra, figure essentielle du cinéma arabe, lui a remis la distinction dans un échange chaleureux qui a suscité une vive réaction du public. Ce geste souligne l’importance accordée par le festival aux cinématographies du monde arabe et rend hommage à une carrière qui a profondément marqué la mémoire culturelle de la région.
Le réalisateur mexicain Guillermo del Toro a lui aussi été célébré. Son univers singulier, où l’imaginaire se mêle au tragique, a profondément influencé la création contemporaine. L’hommage qui lui a été consacré a mis en avant un artiste dont la curiosité et la générosité dépassent largement les frontières du cinéma.

Le Maroc a également rendu hommage à Raouia, grande dame de la scène marocaine. Sa présence a touché le public, qui voit en elle un visage familier d’un cinéma national en constante évolution. Ce moment de reconnaissance inscrit l’édition dans une dynamique qui allie fidélité au patrimoine et ouverture aux nouvelles générations.
La cinéaste libanaise Nadine Labaki, invitée d’honneur de cette édition, a également marqué les esprits. Depuis Caramel jusqu’à Capharnaüm, son cinéma se distingue par un regard sensible et profondément humain sur la société. La rencontre prévue avec le public suscite une attente particulière, tant son travail continue d’inspirer une nouvelle génération d’artistes au Moyen-Orient et au-delà.
La montée des marches a offert des images qui ont rapidement circulé sur les réseaux sociaux. Acteurs, réalisateurs, producteurs et invités internationaux ont défilé dans une ambiance élégante et chaleureuse. Ces instants, désormais incontournables dans l’imaginaire du festival, illustrent le mélange unique de convivialité et de prestige qui caractérise l’événement.
Cette édition s’annonce riche et exigeante
Les débats, les projections, les masterclasses et les rencontres prévues durant la semaine témoignent d’une volonté de créer un espace d’écoute et de réflexion. Marrakech ne cherche pas seulement à célébrer le cinéma. Elle cherche à créer un lieu où les œuvres trouvent leur écho et où les artistes découvrent un public attentif et engagé.
Au fil des années, le Festival International du Film de Marrakech s’est affirmé comme une plateforme essentielle du dialogue entre les cinémas du monde. L’édition 2025 en offre une nouvelle preuve. Elle fait coexister la reconnaissance des figures majeures et la découverte de jeunes talents. Elle unit les traditions locales et les écritures contemporaines. Elle montre que le cinéma peut encore rassembler et éclairer les regards.
La soirée d’ouverture laisse entrevoir une édition prometteuse, habitée par une énergie créative qui ne demande qu’à se déployer. Marrakech confirme ainsi sa place singulière parmi les grands festivals internationaux, une place construite sur la fidélité, la générosité et la passion pour le septième art.
Rédigé et édité par le Bureau de Marrakech de la revue