Ghammad Ain Fattah Ain: le théâtre libanais embrasse Paris dans une nuit de sens et d’humanité
Bureau de Paris – PO4OR
Il existe des spectacles qui ne se présentent pas comme un simple rendez-vous artistique, mais comme un événement culturel capable de dépasser la scène pour devenir un moment de mémoire partagée. C’est ce qui attend Paris le 28 janvier 2026 lorsque la pièce libanaise « Ghammad Ain Fattah Ain » sera présentée au théâtre Le 13e Art, au cœur de la capitale française, après un succès remarquable à Beyrouth, à Dubaï et au Canada. Il s’agit d’un nouveau déplacement du théâtre libanais vers le monde et d’un chapitre supplémentaire dans l’histoire des ponts artistiques reliant Beyrouth à Paris.
La pièce est née de la réalité libanaise contemporaine. Elle ne se limite pas à un récit sentimental ou dramatique. Elle explore les couches profondes de l’expérience individuelle : l’amour, la perte, la douleur quotidienne et la quête d’un réconfort humain face aux effondrements. Le texte, écrit par Karim Chebli et Sara Abdo, repose sur une langue simple mais chargée, et sur une construction dramatique fondée sur des moments de transformation. Le titre de l’œuvre en est une illustration directe, puisqu’il renvoie à ces instants décisifs où tout bascule. Le public qui a assisté aux représentations de Beyrouth, de Dubaï ou de Montréal a trouvé dans cette pièce un miroir fidèle de sa propre sensibilité. Le spectacle se rapproche des préoccupations du spectateur sans emphase et mêle la douleur et l’espérance dans une tension que les Libanais reconnaissent immédiatement.
Les rôles principaux sont interprétés par Cynthia Karam et Fouad Yammine. Tous deux comptent parmi les figures les plus marquantes du théâtre libanais des dernières années. Cynthia Karam impose une présence spontanée et sensible, capable de porter les scènes avec une sincérité remarquable. Fouad Yammine apporte une maîtrise du jeu nuancé, à la fois ironique et profondément humain. Leur force ne vient pas seulement de leur talent individuel, mais de l’alchimie qui se crée entre eux. Cette relation scénique vivante permet au public de passer naturellement du rire à l’émotion, comme si le spectateur faisait partie intégrante de l’histoire.
La venue de la pièce à Paris dépasse le cadre d’une tournée internationale. Elle représente une continuité logique pour un théâtre libanais de plus en plus visible sur la scène culturelle mondiale. Depuis plusieurs décennies, le Liban s’est affirmé comme un foyer majeur de création théâtrale dans le monde arabe, souvent en dialogue étroit avec les courants artistiques français. L’arrivée de « Ghammad Ain Fattah Ain » au 13e Art n’est donc pas un hasard. Elle confirme la vitalité d’une scène libanaise qui continue de produire des œuvres contemporaines en résonance avec le public parisien.
Le théâtre choisi pour accueillir la pièce est un lieu prestigieux de la Place d’Italie. Le 13e Art est devenu un espace privilégié pour les spectacles internationaux porteurs d’une vision réfléchie et d’une dimension humaine marquée. Il constitue un cadre idéal pour permettre au public français de découvrir un théâtre libanais qui ose la proximité, l’émotion et la parole directe.
Le public parisien ne se composera pas seulement de la diaspora libanaise. Les spectateurs français, toujours curieux de nouvelles voix culturelles venues du monde arabe, seront également présents. Ils trouveront dans cette pièce une nouvelle facette de la création libanaise, car le spectacle ne se contente pas de représenter le Liban. Il propose des émotions et des situations auxquelles chacun peut s’identifier. Ce qui unit Beyrouth et Paris n’est pas uniquement un héritage culturel partagé. C’est aussi la circulation des récits humains. Le spectateur libanais cherche un sens au milieu de la tourmente et le spectateur français reconnaît dans cette expérience un élan de vérité brute.
La pièce prend une importance particulière dans le contexte culturel parisien actuel, où l’on souhaite préserver les grandes traditions théâtrales tout en ouvrant la scène à des œuvres venues d’ailleurs. « Ghammad Ain Fattah Ain » réunit profondeur humaine et valeur artistique. Elle soulève des questions universelles : comment aimer, comment résister, comment se reconstruire après l’épreuve. Ce sont des interrogations que connaît intimement le public libanais et que peut comprendre tout spectateur, quel que soit son pays.
Le spectacle promet une rencontre culturelle singulière. Une rencontre simple dans sa forme, mais riche de sens. Une rencontre où les émotions deviennent un langage commun entre deux villes. Le 28 janvier, la voix de Beyrouth s'élèvera dans un théâtre parisien pour raconter une histoire qui renaît à chaque représentation. C’est un moment culturel qui mérite l’attention, non par curiosité, mais parce qu’il s’inscrit dans un mouvement plus vaste : celui du théâtre libanais en dialogue avec le monde et celui de Paris dans sa découverte renouvelée de l’Orient..