La Falafel orientale séduit la France quand les saveurs du Levant conquièrent Paris
Ali Al-Hussien – PO4OR, Portail de l’Orient
Une boule d’or venue du Levant
Longtemps cantonnée aux ruelles de Beyrouth, de Jérusalem ou du Caire, la falafel s’impose aujourd’hui comme l’un des emblèmes de la gastronomie levantine en France.
Petite boule dorée, croustillante à l’extérieur et tendre à l’intérieur, elle incarne à la fois la simplicité populaire et la profondeur millénaire du goût oriental.
Dans les rues de Paris, de Marseille ou de Lille, le parfum chaud du pois chiche grillé s’invite désormais aux côtés du croissant et du camembert.
Les Français, curieux et avides d’expériences culinaires, ont adopté cette spécialité avec un enthousiasme inattendu.
De la Palestine au Liban, un patrimoine partagé
Derrière la falafel se cache une histoire de routes, de peuples et de mémoire.
Née au cœur du Levant — entre la Palestine, le Liban, la Syrie et l’Égypte — elle a traversé les frontières comme un symbole d’identité et de convivialité.
À Jérusalem, on la savoure avec du pain pita et un filet de tahina.
À Beyrouth, elle s’enrichit d’herbes fraîches et de persil ciselé.
Au Caire, elle devient ta’meya, plus verte et plus légère, préparée à base de fèves.
Chaque version raconte une histoire : celle d’un peuple qui a su transformer un plat de rue en icône universelle.
Paris, nouvelle capitale du pois chiche
Dans les quartiers les plus vivants de Paris, du Marais à Belleville, une douce effluve d’épices et de pois chiches flotte désormais dans l’air.
De petites échoppes aux enseignes orientales attirent à toute heure une clientèle mêlée : étudiants, artistes, familles, touristes.
La file s’allonge devant ces comptoirs où la falafel est préparée à la minute, servie dans un pain chaud, accompagnée de tahina, de crudités et de sourires.
Ces lieux modestes, souvent tenus par de jeunes entrepreneurs venus du Liban, de Palestine ou d’Égypte, incarnent une nouvelle page de la gastronomie urbaine française — populaire, conviviale et profondément humaine.
Les chefs français eux-mêmes s’en inspirent.
Certains y voient une alternative saine à la viande, d’autres une matière première d’une finesse surprenante.
Les pois chiches, l’ail, la coriandre et le cumin s’invitent dans les cuisines étoilées, revisités à la française, accompagnés d’un verre de vin du Rhône ou d’un thé à la menthe glacé.
Quand la France goûte à l’Orient
La popularité croissante du falafel en dit long sur le désir d’ouverture culinaire des Français.
Dans un monde souvent fragmenté, la nourriture devient un langage universel.
Goûter la falafel, c’est voyager sans passeport — c’est découvrir que les parfums du cumin ou du sésame peuvent dialoguer avec la baguette et le fromage.
Le succès de ce mets traduit aussi la présence vivante des diasporas arabes à Paris, Lyon, Marseille.
Leur savoir-faire, transmis de génération en génération, s’inscrit aujourd’hui dans le paysage gastronomique français comme une évidence.
Une bouchée d’Orient, un souffle d’humanité
Au-delà du goût, la falafel porte une philosophie : celle du partage, de la simplicité et de la joie d’être ensemble.
Dans un monde pressé, elle rappelle que la cuisine est un acte de mémoire et d’amour.
Chaque bouchée raconte l’histoire d’un Orient hospitalier, qui ne craint pas d’offrir ses saveurs au monde.
Et dans cette rencontre entre les tables du Levant et les terrasses de Paris, quelque chose d’essentiel se joue :
une amitié nouvelle entre les peuples, née d’une simple bouchée de pois chiche doré.
PO4OR – Portail de l’Orient
Paris, novembre 2025