Le Trophée des Champions s’installe au Koweït : l’Orient devient la nouvelle scène du football français

Bureau de Paris – PO4OR

Longtemps cantonné aux stades de l’Hexagone, le Trophée des Champions n’était autrefois qu’un rendez-vous estival, presque discret, marquant simplement l’ouverture de la saison du football français.
Mais à mesure que la diplomatie sportive s’est imposée comme un outil majeur d’influence et de rayonnement, la Ligue de football professionnel a compris que l’avenir de sa vitrine estivale se jouait au-delà des frontières nationales.

Ainsi a commencé une aventure singulière, qui a transformé cette rencontre en un événement itinérant, traversant les continents et redéfinissant — à sa manière — les liens entre la France et les mondes arabes.
De Tanger à Tunis, de Doha à Riyad… et désormais au Koweït, en janvier 2026.

D’un rendez-vous local à un instrument d’influence internationale

Jusqu’en 2008, rien ne prédestinait le Trophée des Champions à voyager.
Mais l’évolution du football mondial, l’émergence de nouveaux marchés et l’essor spectaculaire des publics du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont conduit les acteurs français à repenser leurs ambitions.

Trois constats s’imposent alors :

• Les fans du monde arabe et d’Afrique sont parmi les plus fidèles du football français ;
• Les clubs hexagonaux disposent d’une image forte dans la région, héritée de décennies de présence médiatique et culturelle ;
• La globalisation du sport impose de s’adresser à de nouveaux territoires, où l’enthousiasme pour le football prend aujourd’hui des dimensions exceptionnelles.

De là, la France a ouvert la voie à un modèle inédit : un match français… mais une scène mondiale.

Les grandes étapes arabes : un succès qui a façonné la nouvelle identité du Trophée

1. Tanger – Maroc (2011, 2017, 2018)

La ville du détroit a été un tournant majeur.
À Tanger, le Trophée des Champions a découvert un public passionné, vibrant, capable de transformer une rencontre estivale en véritable festival populaire.
La LFP y comprend alors que le Maghreb n’est pas un marché secondaire : c’est une terre de football français.

2. Tunis – Tunisie (2010)

Première escale arabe, premier pari réussi.
La ferveur tunisienne confirme la profondeur des liens sportifs qui unissent les deux rives de la Méditerranée.
La rencontre valide l’idée que sortir de France n’est plus une exception, mais une opportunité.

3. Doha – Qatar (2014, 2015)

Le Golfe entre en scène.
Le Qatar, déjà engagé dans une stratégie sportive globale, propose une infrastructure irréprochable et un savoir-faire organisationnel qui donnent au Trophée des Champions une dimension nouvelle.
L’événement se transforme en produit international.

4. Tel-Aviv – Israël (2021)

Une étape atypique mais révélatrice : la volonté française d’étendre l’empreinte du football au-delà des zones traditionnelles, dans un contexte culturel complexe mais stratégiquement dynamique.

5. Riyad – Arabie saoudite (2022, 2023)

Avec l’essor des ambitions sportives saoudiennes, le Trophée entre dans une autre ère.
À Riyad, il ne s’agit plus simplement d’une rencontre : c’est un chapitre d’une vision nationale dédiée à l’accueil des plus grands événements mondiaux.

2026 : le Koweït entre dans l’histoire du Trophée des Champions

L’annonce de la tenue du Trophée au Koweït en janvier 2026 s’inscrit dans ce mouvement, mais lui ajoute une dimension symbolique particulière.

1. Une tradition d’ouverture culturelle

Le Koweït possède une longue histoire d’échanges avec l’Europe, notamment dans les domaines artistiques, intellectuels et sportifs.
Accueillir une compétition française de premier plan prolonge cette dynamique d’ouverture et confirme la place du pays dans la cartographie sportive régionale.

2. Le Golfe comme nouveau centre de gravité du football mondial

Après Doha, Abou Dhabi et Riyad, l’arrivée du Trophée des Champions au Koweït confirme une réalité :
le Moyen-Orient n’est plus une simple étape — il est désormais un acteur structurant du paysage sportif international.

3. Une communauté arabe passionnée par le football français

Des millions de supporters au Maghreb, au Levant et dans le Golfe suivent depuis toujours la Ligue 1.
Voir le Paris Saint-Germain, l’Olympique de Marseille ou Lille jouer sur un sol arabe crée une proximité nouvelle entre les clubs et leurs publics historiques.

4. Une treizième destination qui redessine la géographie du sport français

De Paris à Montréal, de Pékin à Tanger, de Tel-Aviv à Riyad…
Le Trophée des Champions devient, année après année, un symbole de la mobilité du sport moderne, capable de tisser des liens entre continents et cultures.

L’étape koweïtienne n’est pas une parenthèse : c’est une affirmation.

Une édition qui reflète les mutations du football contemporain

Le choix du Koweït intervient dans un moment où :

• le Golfe structure de plus en plus le calendrier sportif mondial,
• les clubs français cherchent à toucher des audiences nouvelles,
• la région MENA accueille événements après événements : Coupe du Monde, Jeux asiatiques, Formule 1…

Dans ce contexte, le Trophée des Champions 2026 n’est pas seulement un match d’ouverture :
c’est un signe des temps.

Conclusion : un pont sportif entre deux mondes

L’histoire du Trophée des Champions raconte beaucoup plus qu’une simple rencontre estivale.
Elle raconte la manière dont le sport construit des ponts là où la géopolitique parfois hésite,
et comment le football français trouve, dans le monde arabe, non pas un terrain d’accueil passif,
mais un partenaire culturellement engagé, passionné, et profondément connecté à son identité.

Du détroit de Gibraltar aux rives du Golfe…
De Tanger à Doha…
De Riyad au Koweït…

Le Trophée des Champions trace, année après année, une cartographie nouvelle du dialogue sportif entre l’Orient et l’Occident.

Et l’édition 2026 ne sera pas seulement un événement de plus :
elle sera un chapitre majeur dans cette histoire en pleine écriture.