Léa Salameh, la voix qui a déplacé les lignes

Léa Salameh, la voix qui a déplacé les lignes
Journaliste franco-libanaise, figure centrale du paysage médiatique français, entre exigence professionnelle, regard critique et identité plurielle.

Léa Salameh (née le 27 octobre 1979 à Beyrouth) est une journaliste et animatrice franco-libanaise. Figure centrale du paysage médiatique français, elle s’est imposée aussi bien à la télévision qu’à la radio, notamment comme chroniqueuse dans l’émission On n’est pas couché et animatrice de la matinale de France Inter.

Elle débute sa carrière professionnelle comme stagiaire à La Chaîne parlementaire, aux côtés de Jean-Pierre Elkabbach. En septembre 2006, elle rejoint France 24, chaîne d’information internationale alors récemment créée, où elle participe à la couverture de l’actualité mondiale.
À la fin de l’année 2010, elle intègre CNews, où elle présente notamment une émission consacrée à l’élection présidentielle française de 2012. Dès 2011, elle coanime un journal télévisé du soir avec Marc Fauvelle, avant de présenter, à partir de septembre 2012, une émission de débat politique. L’année suivante, elle devient l’un des visages de l’émission Ça se dispute, aux côtés d’Éric Zemmour et de Nicolas Domenach.

En août 2014, Léa Salameh rejoint l’équipe de On n’est pas couché, l’émission de Laurent Ruquier diffusée sur France 2, en remplacement de Natacha Polony. Elle y forme successivement des duos de chroniqueurs avec Aymeric Caron, puis Yann Moix.
En mai 2016, elle annonce son départ de l’émission afin de se consacrer à un nouveau projet politique aux côtés de David Pujadas, dans le contexte de l’élection présidentielle française de 2017.

Depuis août 2016, Léa Salameh anime la matinale de France Inter à 7 h 30, l’un des rendez-vous radiophoniques les plus écoutés de France. Parallèlement, elle mène depuis décembre 2015 des entretiens de fond dans l’édition française du magazine GQ.
Le 14 avril 2016, elle marque les esprits lors d’une interview du président François Hollande, menée avec David Pujadas dans l’émission Dialogue citoyens sur France 2, en l’interpellant frontalement sur la question des réfugiés, une séquence largement relayée et commentée.

Issue d’un milieu intellectuel et cosmopolite, Léa Salameh est la fille de Ghassan Salamé, ancien ministre libanais de la Culture et ex-conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan. Sa mère, Mary Boghossian, est d’origine arménienne. Elle grandit entre plusieurs cultures avant de quitter le Liban avec sa famille durant la guerre civile. Elle obtient la nationalité française à l’âge de onze ans.

Elle étudie le droit à l’Université Panthéon-Assas, puis à l’Institut d’études politiques de Paris. Elle effectue également une année à l’Université de New York, où elle se trouve lors des attentats du 11 septembre 2001, un événement qu’elle évoquera plus tard comme fondateur dans sa construction personnelle.

À partir du début du mois prochain, Léa Salameh franchit une étape majeure de sa carrière en devenant présentatrice du journal télévisé de 20 heures sur la chaîne publique française. Ce rendez-vous emblématique, suivi en moyenne par cinq millions de téléspectateurs, consacre un parcours marqué par la rigueur, la persévérance et la légitimité professionnelle. Sa nomination marque également une rupture symbolique dans un paysage audiovisuel longtemps dominé par des figures uniformisées.

Âgée de 45 ans, Léa Salameh confie avoir longuement hésité avant d’accepter cette responsabilité. Dans un entretien accordé à Paris Match, elle évoque ses doutes, liés à son identité plurielle, avant de décrire ce qu’elle appelle un « alignement des planètes » qui l’a convaincue d’assumer pleinement ce rôle.

Elle reconnaît l’influence déterminante de ses parents dans sa trajectoire : de son père, elle dit avoir hérité l’exigence intellectuelle, l’ambition et l’indépendance ; de sa mère, la sérénité, la joie et la confiance dans l’avenir.
Trois événements ont, selon elle, façonné durablement sa personnalité : la guerre du Liban, les attentats du 11 septembre 2001, et l’attentat contre la mission des Nations unies à Bagdad en 2003, qui a failli coûter la vie à son père.

Avant même sa prise de fonction au journal de 20 heures, Léa Salameh apparaît en couverture de Paris Match, dans une mise en scène volontairement sobre et décalée. Souriante, à vélo, vêtue simplement, elle incarne une image en rupture avec les codes traditionnels de la présentation télévisée, affirmant une posture résolument personnelle : rester fidèle à soi-même, sans renoncer à l’exigence.

Rédaction : Bureau de Paris

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