Léon XIV au Liban, le périple de l’espoir

Léon XIV au Liban, le périple de l’espoir
Léon XIV lors de la messe solennelle au Liban, un moment de recueillement et de prière. © Eline Roussel

Écriture et Photographie : Eline Roussel – Bureau de Beyrouth, PO4OR

Pour inaugurer son pontificat sur la scène internationale, le pape Léon XIV a placé la Turquie puis le Liban au cœur de son premier voyage à l’étranger. Ces trois jours au pays des Cèdres ont mis en lumière un pays en crise et une population en quête d’espoir et de renouveau.

« Bénis soient les artisans de la paix » ; « Bienvenue à Sa Sainteté Léon XIV ». Depuis des semaines, le Liban se prépare à accueillir le souverain pontife. De Beyrouth à Tripoli, en passant par Tyr mais aussi par la banlieue sud de la capitale, toutes les villes se sont parées des drapeaux du Vatican.

Loin du confort de Rome, Léon XIV est venu rencontrer les Libanais, comprendre leurs souffrances et entendre leurs prières.

Léon XIV arrive à bord de la papamobile au monastère Saint Maron à Annaya, Liban. © Eline Roussel

Le programme est intense : rencontre au sommet avec les représentants politiques et religieux, visite des malades de l’hôpital de la Croix, recueillement sur la tombe de Saint Charbel, prière sur les lieux de l’explosion du port.

Rien n’est laissé au hasard. En bon chef d’État, le souverain pontife assume son rôle diplomatique, et ces différents rendez-vous marquent une volonté profonde de diffuser un message d’unité et de paix.

À chaque étape, les foules l’attendent. À Annaya, autour du monastère Saint-Maron dans lequel repose Saint Charbel, des milliers de fidèles patientent sous une pluie battante, drapeau libanais dans la main droite et celui du Vatican dans la main gauche.

Tous, petits, grands, personnes âgées, se sont levés à l’aube pour se diriger vers ce lieu saint de la communauté maronite. Après une heure de marche ou une vingtaine de minutes à bord des quelques bus mis à disposition, la foule s’organise et se positionne en arc de cercle autour de la route pour accueillir la papamobile.

Lorsque le véhicule pontifical apparaît, les trois heures d’attente sont oubliées. Les Libanais applaudissent et acclament ce nouveau pape venu mettre la lumière sur leur pays.

Le symbole est fort : le patriarche maronite Béchara Raï accueille le chef de l’Église catholique. Le pont est créé, chrétiens d’Orient et d’Occident s’unissent dans une prière commune autour de la figure aux mille miracles de Saint Charbel.

D’autres grandes rencontres bénéficient de la clameur populaire. Depuis la place des Martyrs, à Beyrouth, Léon XIV rencontre les différentes composantes religieuses du pays. Le Liban, pourtant si divisé entre ses confessions, offre un dialogue entre chrétiens, sunnites, chiites et druzes. Le message est commun : tous doivent être des artisans de la paix et porter la beauté et la souveraineté du Liban.

Léon XIV devant un tableau de la Vierge Marie, esplanade du front de mer, Beyrouth, Liban. © Eline Roussel

Au fil du voyage, l’unité se renforce. L’image d’un peuple uni, si rare et pourtant si belle, ravit les fidèles. Antoine, qui hésitait à se rendre aux événements, venu assister à la visite à Notre-Dame du Liban, à Harissa, exprime son émotion : « Je suis surpris mais surtout touché. En voyant cette unité, je me suis rendu compte de quelque chose : on peut attaquer, voler les Libanais, mais jamais rien ne fera disparaître la foi de ce peuple. »

Les temps de prière se succèdent. Dans ses allocutions, Léon XIV rappelle l’importance de la foi et de l’espérance. Il rend hommage, remercie et prie pour les Libanais. Le pape confie le pays à l’intercession de la Vierge et de Saint Charbel, rappelant « qu’il n’y a pas de paix sans conversion des cœurs ».

Grande messe du front de mer, Beyrouth, Liban. © Eline Roussel

Lors d’une messe exceptionnelle sur le front de mer à Beyrouth, et devant 150 000 fidèles venus en union de prière, Léon XIV remercie et lance un message d’espoir : « Je pense que la paix est atteignable, dans la région et dans votre pays, le Liban. »

Son au revoir est à la hauteur de ces trois jours de visite. Depuis l’aéroport, Léon XIV confie : « Ici, j’ai découvert que les gens aiment se rassembler plutôt que rester isolés. » L’avion doit décoller dans quelques minutes. Submergé d’émotion et de reconnaissance, Léon XIV conclut : « Que Dieu bénisse le peuple libanais, le Moyen-Orient et toute l’humanité ! Shukran, ila alliqa’, merci et à bientôt. »

Le monde a découvert Léon XIV ; lui, a découvert le Liban. Par ce premier voyage apostolique, le pape a porté un message d’unité et de paix. Les Libanais, meurtris par les différentes crises et encore fréquemment bombardés, se sont rassemblés, ont prié et ont remercié.

Le message est fort et restera gravé : le Liban, de toute sa force, a réappris à croire en un pays fort, souverain et unifié.


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