Matthieu Chedid, dit “M” : le musicien français qui tisse un pont vibrant entre Paris et l’Orient

Matthieu Chedid, dit “M” : le musicien français qui tisse un pont vibrant entre Paris et l’Orient
Matthieu Chedid, virtuose français dont la scène relie Paris aux rythmes et émotions de l’Orient.

Bureau de Paris – PO4OR

Il existe des artistes capables de traverser les frontières sans jamais quitter la scène, des musiciens dont l’univers généreux embrasse plusieurs cultures pour en révéler une harmonie nouvelle. Matthieu Chedid, plus connu sous son nom de scène “M”, fait partie de ces créateurs rares. Guitariste virtuose, auteur-compositeur inspiré, icône pop-rock française, il a su depuis vingt-cinq ans développer un langage musical singulier où se rencontrent groove, poésie visuelle et influences du monde entier.
Parmi ces influences, l’Orient occupe une place particulière, fruit d’échanges artistiques, de collaborations et de tournées qui ont donné à sa musique une dimension transméditerranéenne uniqu

Un artiste parisien aux racines multiples

Né en 1971 à Boulogne-Billancourt dans une famille d’artistes, Matthieu Chedid grandit dans un environnement profondément parisien.
Paris est son premier horizon culturel.
C’est dans la capitale qu’il forge son identité musicale, entouré d’un père chanteur, Louis Chedid, et d’une famille d’origine égyptienne par son grand-père, le poète et écrivain André Chedid, figure majeure des lettres francophones. Cette lignée artistique, marquée par un métissage culturel, contribue dès le début à ouvrir son imaginaire.

L’influence orientale qu’on retrouve çà et là dans son œuvre n’est donc jamais artificielle. Elle s’inscrit dans un héritage intime, dans un rapport sensible au monde et dans une curiosité sincère pour les musiques venues d’ailleurs.

“M”, une identité scénique qui regarde vers le monde

L’un des traits les plus marquants de Matthieu Chedid est sa capacité à inventer.
Son personnage de “M”, qu’il porte depuis la fin des années 1990, n’est pas qu’un masque artistique ; il est une manière d’explorer la création sous toutes ses formes. Le costume, l’énergie scénique, la joie contagieuse, tout cela donne à ses concerts une dimension théâtrale qui dépasse le simple cadre musical.

Ce personnage ouvert, libre, lumineux, était naturellement destiné à rencontrer d’autres cultures.
C’est ainsi que, très tôt dans sa carrière, M s’intéresse aux musiques du Sud, de l’Afrique de l’Ouest, du Maghreb et du Levant, cherchant des timbres, des rythmes, des histoires, des voix.

Collaborations avec des artistes du monde arabe

L’un des aspects les plus intéressants de la carrière de M est la richesse des collaborations qu’il a menées avec des artistes issus du monde arabe ou proches des esthétiques orientales.
Ces échanges ne sont pas superficiels ; ils montrent une volonté réelle de dialogue musical.

Parmi les collaborations marquantes :

Des artistes marocains et nord-africains
Dans plusieurs festivals au Maroc – notamment à Rabat et Essaouira – M a partagé la scène avec des musiciens gnawa, intégrant leurs rythmes dans ses improvisations.
Cette fusion entre rock électrique et percussions traditionnelles crée un pont sonore inattendu et vibrant.

Projets transméditerranéens
Dans ses tournées, M convoque régulièrement des musiciens multi-instrumentistes venus du bassin méditerranéen. Leur présence donne à son œuvre une profondeur nouvelle et un souffle oriental souvent salué par la critique.

Collaborations studio d’inspiration orientale
Certaines de ses compositions plus récentes témoignent d’une recherche mélodique inspirée d’arpèges et de gammes orientales, intégrées avec délicatesse dans une écriture résolument pop-rock.

Des concerts marquants sur les scènes du monde arabe

Les liens entre M et l’Orient ne sont pas seulement musicaux ; ils sont géographiques, concrets et vécus devant des milliers de spectateurs.

1. Le Maroc : un rendez-vous régulier

Matthieu Chedid s’y est produit à plusieurs reprises, notamment lors du Festival Mawazine, l’un des plus grands événements musicaux du monde arabe.
Les médias marocains ont largement salué l’énergie de ses concerts, décrivant un artiste capable de transformer la scène en espace de célébration collective.

2. Le Liban : un dialogue culturel naturel

Pays d’origine de la famille Chedid, le Liban occupe une place affective dans la trajectoire artistique de M.
Bien qu’il y ait effectué moins de concerts que dans le Maghreb, son œuvre évoque souvent la poésie d’André Chedid, figure profondément associée à Beyrouth et aux lettres orientales.

3. L’Égypte : une influence symbolique

Si M ne s’y est pas encore produit dans un grand spectacle dédié, l’Égypte demeure liée à son identité culturelle à travers l’héritage familial.
Il a évoqué publiquement l’importance de cette filiation, notamment lors d’entretiens qui soulignent l’impact de cet héritage sur sa sensibilité artistique.

Paris–Orient : un dialogue intime dans son œuvre

L’un des plus beaux traits de l’œuvre de Matthieu Chedid est sa capacité à créer une musique qui, tout en étant fondamentalement parisienne dans sa modernité, porte en elle des échos d’ailleurs.
Le lien Paris–Orient chez M n’est pas intellectuel. Il est vécu.

Il se manifeste dans :

Une manière de jouer la guitare, parfois proche du tarab, avec des glissandi et des modulations chaudes.
Une vision du concert comme rite collectif, proche des traditions musicales orientales.
Une écriture poétique héritée d’André Chedid, où se rencontrent humanisme, spiritualité et quête de lumière.

Ainsi, M n’est pas seulement un artiste français qui se produit à l’étranger.
Il est un passeur, un créateur de ponts, un musicien qui permet à la scène française de respirer dans un espace plus large.

Une présence scénique célébrée dans tout le monde méditerranéen

L’énergie de Matthieu Chedid fait de ses concerts une expérience inclassable.
Cette intensité, largement saluée par les critiques européennes, trouve un écho particulier dans les pays méditerranéens où la performance musicale est souvent vécue comme un acte émotionnel, presque spirituel.

Les festivals du Maghreb, notamment, voient en M l’un des artistes internationaux les plus généreux.
Il n’hésite pas à inviter des musiciens locaux sur scène, à improviser, à laisser la musique devenir un terrain de rencontre spontanée.

Cette approche chaleureuse a renforcé son statut d’artiste universel, capable de rassembler des publics très différents.

Conclusion : un musicien français ouvert sur l’Orient

Matthieu Chedid est aujourd’hui l’un des créateurs les plus importants de la scène française.
Son génie ne réside pas seulement dans sa virtuosité technique ou son originalité visuelle.
Il se trouve surtout dans sa capacité à ouvrir son univers à d’autres cultures, à donner une place centrale au dialogue, au partage, au métissage.

Grâce à ses collaborations avec des artistes arabes, ses concerts dans le monde méditerranéen et l’héritage oriental qu’il porte en lui, M est devenu une figure essentielle du rapprochement culturel entre Paris et l’Orient.

Sa musique, lumineuse et ouverte, témoigne de ce lien invisible et puissant qui unit les rives de la Méditerranée.
Et c’est précisément ce type de trajectoire qui fait de Matthieu Chedid un artiste incontournable pour comprendre la place de la France dans le dialogue musical contemporain avec le monde arabe.

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