Myriam Fares L’éclat d’un pont vivant entre Paris et l’Orient

Myriam Fares L’éclat d’un pont vivant entre Paris et l’Orient
Myriam Fares illumine le défilé Stéphane Rolland et révèle une harmonie rare entre la mode parisienne et la sensibilité orientale

Paris possède cette manière unique d’accueillir ceux qui savent écouter son souffle. La ville attire les artistes comme un phare attire les voyageurs perdus au milieu de la mer. Elle transforme les silhouettes, réinvente les destinées et offre à chaque visiteur un rôle dans une scène qui se renouvelle à l’infini. Dans ce théâtre ouvert où le réel se mêle à l’imaginaire, l’apparition de Myriam Fares pendant la Fashion Week a pris des allures d’événement véritable. Rien n’y fut forcé, rien n’y sembla fabriqué. La rencontre entre la ville et l’artiste paraissait naturelle, presque nécessaire, comme si Paris attendait depuis longtemps cette présence venue du Levant.

La capitale française vit au rythme de ses maisons de couture. Elle écoute la cadence des tissus qui glissent, la respiration des ateliers, l’éclat des projecteurs, le frémissement des premiers rangs. Pourtant, au milieu de cette effervescence, il arrive parfois qu’une figure transforme l’atmosphère, non pas en imposant un bruit mais en apportant une énergie. C’est ce qui s’est produit lorsque Myriam Fares est entrée dans l’univers de Stéphane Rolland. La salle semblait reconnaître instantanément une silhouette capable d’incarner l’essence même de la couture. Une silhouette qui ne se contente pas de porter une création mais qui la complète, la prolonge et lui offre une vie nouvelle.

La rencontre entre l’artiste et le couturier était un moment suspendu. Les créations de Stéphane Rolland possèdent cette qualité sculpturale qui semble dialoguer avec le mouvement du corps. Ses robes ressemblent parfois à des fragments d’architecture, parfois à des éclats de lumière. Elles exigent une présence capable de leur répondre sans les écraser. Dans ce dialogue silencieux, Myriam Fares avançait avec une aisance rare. Sa manière d’habiter l’espace donnait l’impression qu’elle connaissait déjà la musique de cette maison, une musique faite de gestes mesurés, de lignes pures et de contrastes subtils.

Rien n’était excessif. Les photographes le savaient. Ils attendaient ce regard précis, ce léger mouvement des épaules, cette façon de transformer un simple instant en image durable. La presse parisienne n’a pas tardé à remarquer que la présence de Myriam ne relevait pas seulement de la mode. Elle traduisait une forme d’harmonie entre deux univers qui se cherchaient depuis longtemps. Paris accueillait une artiste qui ne venait pas se fondre dans la foule mais qui apportait à la scène une respiration nouvelle, une chaleur discrète, une élégance reliant deux mondes que tout semblait opposer et qui pourtant se rencontrent dès que la création intervient.

Pour comprendre cette magie, il faut se souvenir de ce que représente Myriam Fares dans le paysage artistique. Elle possède une identité façonnée par la performance, la musique et le mouvement. Sa relation avec son corps est un langage en soi. Lorsqu’elle entre dans un défilé, elle n’est pas un mannequin improvisé. Elle devient un prolongement de la vision du styliste. Elle transforme la lumière. Elle donne une densité émotionnelle à un vêtement qui, sans elle, n’aurait peut-être pas trouvé toute sa force.

Paris l’a ressentie immédiatement. La ville qui sait reconnaître ceux qui transportent un récit a perçu en elle une femme capable de porter plusieurs mondes à la fois. Une femme enracinée dans une tradition orientale raffinée et en même temps parfaitement en phase avec l’esthétique épurée de la haute couture française. Cette double appartenance fait d’elle une figure rare, une figure qui ne cherche pas à s’adapter mais qui tisse naturellement des liens entre ce qu’elle est et ce qu’elle rencontre.

Quelques jours plus tard, la scène se déplaçait à Monaco. Là encore, Myriam Fares offrait une énergie particulière. Le décor changeait, la mer remplaçait les pierres haussmanniennes, les projecteurs devenaient plus chauds, le public plus intime. Pourtant, l’impression demeurait. L’artiste poursuivait un voyage qui la conduisait d’une capitale culturelle à une principauté habituée aux soirées élégantes. Mais ce passage n’avait rien d’un contraste. C’était une continuité. La même femme qui avait captivé Paris retrouvait à Monaco un espace où son art pouvait résonner autrement. Sa voix devenait un prolongement de la couture, et la couture un prolongement de sa voix.

Entre Paris et Monaco, un fil invisible semblait se tracer. Un fil qui ne relevait pas de la géographie mais de l’expérience. Ce fil prenait la forme d’un pont intime, un pont façonné par le mouvement, la musique et le regard. Pour Myriam Fares, ce pont n’était pas une abstraction mais une manière de vivre. Elle sait que les artistes ne se définissent pas par un lieu unique. Ils avancent selon ce que les villes leur offrent. Ils construisent leur identité en rassemblant les impressions laissées par les rencontres, les spectacles, les émotions, les voyages.

Paris lui a offert une scène où le vêtement devient une seconde peau. Monaco lui a offert une scène où le son devient image. Entre les deux, elle n’a jamais quitté son essence. Elle a montré que l’élégance peut devenir un langage, que le corps peut être une phrase, que la lumière peut être un commentaire silencieux.

Ce qui frappe dans cette période où Myriam Fares navigue entre deux univers européens, c’est la maturité qu’elle dégage. Elle ne cherche pas à surprendre par l’extravagance mais par la cohérence. Sa beauté ne se réduit pas au visible. Elle réside dans une attitude, dans une délicatesse, dans un calme vibrant qui donne aux lieux qu’elle traverse une profondeur inattendue. Paris repose souvent sur ce type de présence, une présence capable de révéler ce que la ville possède de plus intime. Myriam a su entrer dans cette intimité avec une simplicité qui témoigne d’une réelle intelligence de la scène.

Les créateurs le sentent. Ils reconnaissent chez elle cette capacité à transformer un instant en icône. Les spectateurs le sentent également. Chaque photographie prise pendant le défilé raconte une femme qui ne joue pas un rôle mais qui vit pleinement l’instant. Cette authenticité explique la fascination qu’elle suscite en France et au-delà.

Au terme de cette aventure qui relie les rues de Paris aux terrasses de Monaco, une certitude demeure. Myriam Fares a montré que la mode n’est pas seulement une affaire de tissus ou de silhouettes. Elle peut devenir un langage de vie, un langage où le mouvement raconte une histoire et où la présence ouvre un passage entre deux continents. Paris l’a accueillie. Elle lui a répondu. Et de cette rencontre est née une image qui ne s’effacera pas.

Rédaction : Bureau de Paris – PO4OR

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