The Eddy : quand Paris devient un laboratoire de création entre l’Orient et l’Occident

The Eddy : quand Paris devient un laboratoire de création entre l’Orient et l’Occident
The Eddy : quand la création arabe trouve à Paris un écho universel.

Bureau de Paris -PO4OR

Dans le paysage audiovisuel des années récentes, rares sont les œuvres capables de réunir, avec autant d’évidence, des voix artistiques venues de mondes différents.
The Eddy, série produite par Netflix et tournée intégralement à Paris, représente l’un de ces moments où la création devient un espace de rencontre authentique entre l’Orient et l’Occident.

Autour d’un club de jazz niché au cœur d’une capitale multiple et sensible, trois réalisatrices arabes -Hiba Khalil, Houda Benyamina et Laïla Marrakchi — ont façonné, chacune à sa manière, un regard singulier sur la ville, ses rythmes et ses fractures.
À leurs côtés, l’acteur tunisien Dhafer L’Abidine apporte une présence subtile qui inscrit la série dans un espace culturel véritablement transméditerranéen.

Un récit parisien à plusieurs voix

Paris, telle que filmée dans The Eddy, n’est ni une carte postale ni un décor figé.
Elle devient une ville vécue, traversée, respirée — une ville où se croisent langues, mémoires, réalités migratoires, musiciens venus d’ailleurs et habitants enracinés ici.

Cette pluralité est au cœur de la série, et c’est précisément ce qui a donné toute sa force à la participation de trois réalisatrices issues du monde arabe.
Elles ne filment pas Paris de l’extérieur ; elles la filment depuis un seuil, cet espace intermédiaire où se rencontrent les identités.

Trois regards féminins arabes, trois manières d’interpréter le monde

Hiba Khalil -Le réalisme sensible

La réalisatrice égyptienne apporte une attention particulière aux gestes, aux silences et aux détails du quotidien.
Son approche quasi-documentaire ouvre la série à un Paris profondément humain, parfois fragile, loin des clichés touristiques.

Houda Benyamina – L’énergie du chaos maîtrisé

Récompensée à Cannes pour Divines, Benyamina insuffle à The Eddy sa manière nerveuse et vibrante de filmer.
Elle sait capter les tensions sociales, les mouvements brusques, la jeunesse et la colère — autant d’éléments qui témoignent d’un Paris populaire, vivant, en transformation permanente.

Laïla Marrakchi – L’élégance narrative

La réalisatrice marocaine apporte à la série une finesse émotionnelle et un sens aigu de la dramaturgie.
Elle tisse des liens entre les personnages, explore les trajectoires familiales et donne profondeur aux zones d’ombre qui habitent la vie parisienne.

Ensemble, ces trois voix forment une proposition esthétique unique :
un Paris filmé par des femmes arabes, avec la précision de celles qui connaissent l’exil, la distance et l’intensité du regard venu d’ailleurs.

Dhafer L'Abidine : un visage arabe au cœur de la fiction internationale

La présence de Dhafer L’Abidine dans la série n’est pas anecdotique.
Il incarne un acteur arabe pouvant évoluer dans un récit global sans se réduire à un stéréotype.
Il trouve, dans The Eddy, un rôle où l’émotion et la nuance prennent le pas sur les identités figées, confirmant la possibilité d’un jeu arabe pleinement inséré dans l’industrie européenne.

Un pont artistique, mais aussi humain

Ce qui rend The Eddy particulièrement précieux, c’est sa capacité à dépasser la simple collaboration technique.
La série devient un espace d’écoute, un lieu où différentes sensibilités culturelles peuvent coexister, se confronter, se compléter.

  • Le jazz y sert de langue universelle.
  • Paris y apparaît comme une ville d’accueil, mais aussi de complexité.
  • Les réalisatrices arabes y offrent un regard extérieur, lucide, parfois tendre, parfois rugueux.
  • Le casting international incarne la mosaïque franco-méditerranéenne contemporaine.

Ainsi, The Eddy n’est pas seulement une fiction tournée à Paris :
c’est une expérience artistique transfrontalière, un dialogue entre plusieurs mondes.

Un modèle de création à défendre

Dans un contexte mondialisé où la culture se fragmente, The Eddy rappelle une évidence trop souvent oubliée :
les œuvres les plus fortes naissent des rencontres improbables.

La série prouve que la création arabe contemporaine n’est pas cantonnée à ses territoires d’origine.
Elle peut trouver à Paris — ville-monde, ville-musique, ville-ponts — un terrain fertile pour se déployer, se renouveler, toucher un public international.

Conclusion : The Eddy, un geste artistique qui traverse les frontières

À travers ses réalisatrices arabes, son acteur tunisien, ses musiciens venus d’horizons multiples et son regard sur Paris, The Eddy incarne une façon nouvelle d’imaginer le lien entre l’Orient et l’Occident.

Non pas comme opposition, mais comme complément.
Non pas comme choc, mais comme coexistence créative.
Non pas comme différence, mais comme possibilité d’invention commune.

Dans un monde qui cherche encore comment se parler, The Eddy montre que l’art peut tracer la voie.

.

Read more