Zahraa Ghandour Le visage d’un Irak en renaissance entre douleur et lumière

Zahraa Ghandour Le visage d’un Irak en renaissance entre douleur et lumière

Dans le silence fragile de Bagdad, une génération cherche sa voix.
Parmi elle, une femme incarne la promesse d’un cinéma irakien renaissant : Zahraa Ghandour, actrice et réalisatrice dont le regard traverse les frontières et les blessures de l’histoire.
Entre la mémoire et le mouvement, elle fait de son art un espace de résistance et d’espérance.

Née à Bagdad en 1991, Zahraa a grandi au croisement de plusieurs mondes.
Avant d’embrasser le cinéma, elle a travaillé comme journaliste et présentatrice de documentaires à la télévision irakienne, interrogeant les réalités sociales de son pays avec une curiosité sincère.
Cette proximité avec la vie quotidienne, la rue, la douleur et la dignité des gens, nourrit aujourd’hui chacune de ses interprétations.

Une présence rare, entre fragilité et force

Révélée par le film “The Journey” de Mohamed Al-Daradji (2017), Zahraa Ghandour y incarne une femme déchirée entre la mort et la rédemption.
Le film, sélectionné au Festival international de Toronto et représentant l’Irak aux Oscars, fit découvrir au monde une actrice d’une intensité presque mystique.
Son jeu, à la fois contenu et incandescent, marquait l’émergence d’un talent singulier : une voix féminine capable de raconter la guerre sans la glorifier, la souffrance sans la caricaturer.

Dans “Baghdad in My Shadow” (2019) du réalisateur suisse-irakien Samir, elle explore la vie des exilés irakiens à Londres.
Le film, projeté dans plusieurs festivals européens et en salles françaises, confirme son statut d’actrice internationale, sensible à la complexité des identités arabes entre Orient et Occident.

Une femme libre face au monde

Zahraa Ghandour refuse les frontières qu’imposent les étiquettes.
Actrice, documentariste, observatrice du réel, elle avance avec cette conviction que l’art doit interroger la société et redonner un visage humain à ce que la guerre a défiguré.
« Je ne veux pas qu’on me voie seulement comme une actrice du Moyen-Orient, mais comme une femme du monde », confiait-elle dans une interview récente.

Ses choix artistiques témoignent d’un engagement profond : parler des femmes, de la mémoire, de la survie.
Dans chacun de ses rôles, Zahraa ne joue pas — elle incarne.
Elle se fait messagère d’une vérité intime, d’une lumière qui persiste malgré la poussière et les ruines.

Le souffle d’un nouvel Irak

À travers elle, c’est tout un pays qui cherche à se raconter autrement.
Son cinéma, entre Bagdad, Londres et parfois Paris, trace les contours d’un pont culturel entre les mondes arabes et l’Europe.
En France, Zahraa Ghandour commence à trouver une résonance particulière : ses films y sont étudiés, projetés, discutés.
Elle y représente une génération d’artistes arabes qui refusent l’assignation au drame et revendiquent la beauté comme acte de résistance.

Zahraa Ghandour n’est pas seulement une actrice : elle est une présence, une conscience.
Son regard contient la mémoire d’un peuple et le rêve obstiné d’un futur plus juste.
Entre douleur et lumière, elle redonne au cinéma irakien son humanité perdue et au monde, le visage d’un Irak en renaissance.


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