Chadi Aoun : quand Paris révèle le souffle créatif d’un artiste libanais entre animation, danse et liberté

Né à Beyrouth et façonné par les multiples cultures du Levant, Chadi Aoun appartient à cette génération d’artistes arabes qui réussissent à faire dialoguer les langages visuels les plus contemporains avec la profondeur émotionnelle du monde arabe. Paris, où il a poursuivi des études en arts visuels, lui a offert un terrain fertile pour affiner son identité créative et ouvrir son travail à une reconnaissance internationale.
Aujourd’hui, il s’impose comme l’une des figures les plus innovantes de l’animation et de la performance scénique au Moyen-Orient.

Une formation parisienne qui a structuré son regard artistique

Après deux années passées à Paris pour étudier les Beaux-Arts, Chadi Aoun développe une manière singulière de raconter des histoires. La capitale française, riche de scènes expérimentales et de croisements interdisciplinaires, lui offre un environnement où l’animation, la danse, le design et la narration dialoguent librement.
Dans ce contexte, il approfondit ses recherches sur le mouvement, l’empathie corporelle et les émotions humaines, avant de retourner à Beyrouth pour obtenir un Master en animation à l’Académie libanaise des Beaux-Arts (ALBA).

Cette double appartenance géographique lui permet de bâtir un langage visuel hybride. Paris lui offre l’audace formelle, Beyrouth lui apporte la mémoire, la tension, le chaos affectif et la résilience.

YELO : un studio né d’une vision pluridisciplinaire

Co-fondateur de YELO, un studio d’animation et de design collaboratif, Chadi Aoun crée un espace où la narration visuelle devient un terrain de jeu sans frontières. Le studio rassemble illustrateurs, performers, danseurs, animateurs et musiciens.
Cette dimension collective fait écho à Paris, ville qui lui a appris à considérer la création comme un espace de dialogue fécond entre les disciplines.

Des collaborations internationales majeures

Parmi les moments clés de son parcours figure sa participation au court métrage Wave’s 98 d’Ely Dagher, Palme d’Or du court métrage à Cannes. Cette expérience le propulse au cœur d’une dynamique cinématographique libanaise mondialement reconnue.

Il contribue également au projet éducatif indépendant Marsam al Hakaya, qui interroge la transmission narrative au sein des communautés arabes.
Sa performance The Love Behind My Eyes, conçue avec le chorégraphe Ali Chahrour, montre sa capacité à faire danser les émotions à travers le langage du corps.
En parallèle, son film d’animation SAMT (Silence) explore avec poésie les thèmes du mouvement et de la liberté. Ce travail est salué pour sa puissance symbolique où l’animation devient une forme d’émancipation.

Un artiste qui explore la liberté à travers le mouvement

Ce qui distingue profondément Chadi Aoun est sa façon d’associer la danse à l’animation.
Pour lui, le mouvement est plus qu’un geste : c’est une manière de respirer, de résister, d’exister.
Il crée des images qui semblent danser et des corps qui racontent des histoires silencieuses.
Cette esthétique, nourrie par la rigueur apprise à Paris et la sensibilité née au Liban, donne à son œuvre une dimension profondément humaine.

Paris et Beyrouth : deux polarités qui nourrissent son imaginaire

À Paris, il découvre la liberté d’expérimenter.
À Beyrouth, il retrouve la nécessité de témoigner.
Entre les deux, Chadi Aoun construit un art qui reflète les dualités du monde arabe contemporain :
le chaos et la beauté, le silence et la résistance, l’individualité et le collectif.

Cette capacité à naviguer entre deux univers fait de lui un artiste que Paris continue de suivre. Ses projets circulent dans les festivals européens, tandis que la scène contemporaine parisienne s’intéresse de plus en plus à cette nouvelle génération d’artistes arabes capables de renouveler les formes visuelles.

Conclusion

Chadi Aoun s’impose comme un créateur de l’entre-deux, un artiste qui porte en lui la lumière de Paris et la profondeur du Levant. Ses œuvres, qu’elles soient filmées, animées ou dansées, traduisent une quête incessante de liberté et d’expression.
Avec un parcours qui relie Beyrouth à Paris, il ouvre un chemin nouveau dans les arts visuels du monde arabe, un chemin où le mouvement devient langage et où chaque image porte le souffle vibrant d’une génération en pleine évolution.

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